Archivo de May 2011

28
May
11

samedi 28 mai: marché de la poésie

22
May
11

Domingo 20: nudos marineros

21
May
11

Samedi 21 mai: Anish Kapoor, Leviathan

Monumenta 2011 – Grand Palais

Anish Kapoor, Leviathan

Inviter, chaque année, un grand artiste à créer une œuvre inédite. La rendre à la fois précieuse et accessible à tous, au cœur de la ville la plus visitée du monde, dans le cadre exceptionnel de la Nef du Grand Palais des Champs-Élysées à Paris. Le pari de MONUMENTA était aussi simple qu’ambitieux, et le succès croissant fut au rendez-vous des trois premières éditions, démontrant que la création contemporaine pouvait être appréciée à la fois de la critique et d’un large public.

C’est ce défi que relèvera à sa manière Anish Kapoor pour MONUMENTA 2011, du 11 mai au 23 juin. Figure de l’artiste universel, le sculpteur britannique né à Bombay fascine et enchante par ses œuvres à la croisée des univers, dont l’apparente simplicité de lignes, souvent atteinte par de remarquables prouesses technologiques, aussi bien que la force d’expression immédiate, transforment la façon de voir et de penser de ceux qui les parcourent du corps et du regard. Créer un choc esthétique et physique, une expérience colorée à la fois poétique, méditative et détonante, qui se mesure à la verticalité et à la lumière de la Nef, «cet intérieur plus grand qu’un extérieur» : ainsi pourrait-on résumer l’ambition d’Anish Kapoor, pour son retour à Paris, trente ans après sa toute première exposition, à l’occasion de MONUMENTA 2011.

source: http://www.monumenta.com/fr/2011/l-exposition

19
May
11

Jeudi 19 mai: Monstres

Monstre, de Ronan Chéneau, mise en scène de Babette Masson

par Evelyne Loew
http://theatredublog.unblog.fr/2011/05/13/monstres/

Comment vit-il, celui qui n’attache pas de prix à la vie ?

harry25000.jpgPas de prix ? Ou plutôt si, un prix tarifé. Nous suivons, dans ce spectacle, concis et mystérieux, la cohabitation hasardeuse de trois tueurs à gages. Trois hommes. Trois générations. L’un cherche du travail et se propose comme stagiaire, l’autre fait son boulot, apparemment sans états d’âme, le troisième cherche à se faire tuer. Trois solitudes qui se croisent. Avec, en arrière fond, les fantasmes du policier et du film noir.
Le projet est né d’une commande passée à des auteurs sur des variations autour de trois monstres mythiques : King Long, Frankenstein, Dr Jekyll et Mr Hyde. Le collectif Label Brut a ainsi rencontré Ronan Chéneau, auteur. L’équipe s’est constituée, le spectacle a pris forme. Ronan Chéneau s’est nourri d’un constant travail de plateau avec la metteuse en scène, Babette Masson, et les comédiens. Cela se sent dans la construction car le récit avance à travers les ambiances, les images, les moments de jeux muets sur la musique, particulièrement réussis, portés par trois comédiens qui ont une impeccable maîtrise du corps, extrêmement expressifs, utilisant le rythme à merveille.
Il y a des fulgurances d’écriture, moins dans les dialogues, quasiment impossibles vu la nature des personnages, que dans les moments de monologues, en particulier dans les présentations successives qui, à travers le thème de la quête de soi, dépassent la situation et ouvrent sur de belles interrogations. Appels du jeune homme à qui la société d’aujourd’hui ne laisse aucune place, bouffées de souffrance cachée du « professionnel », rituel étrange du suicidaire qui ne manque pas d’humour.
Babette Masson, la metteuse en scène, a intelligemment imaginé un dispositif scénique qui, en fond de plateau, masque le haut des corps et permet la déréalisation du quotidien. Elle sait créer le mystère, faire vivre les objets, ouvrir l’imaginaire. La pièce se termine par une superbe image : un homme Golem enveloppé de papier aluminium, un jeu d’enfant qui a grandi, grossi jusqu’à devenir le monstre informe qui dépasse et menace la ville. L’osmose texte/ mise en scène, alors que l’auteur n’est pas le metteur en scène, est en soi une réussite, à saluer, vraiment. C’est une alliance fructueuse, hélas trop rare dans le paysage théâtral français.

Créé au Carré-Scène Nationale de Château-Gontier, vu le 10 mai à Bourges-Maison de la Culture,puis en tournée en France.

http://www.labelbrut.fr/index.php

15
May
11

Jeudi 12: «Dominique» par Sœur Sourire


08
May
11

Lundi 8: OURS ALBINS

OURS

ALBA N° 14, mai 2011


Autrefois—dit Vladimir—, il y a très longtemps, il y avait un continent appelé Antarctique, où la seule couleur qui existait était le blanc. Tout était blanc. L’eau était blanche. La terre était blanche. Le ciel était blanc. L’herbe, les fleurs, les arbres étaient blancs. Et les animaux aussi étaient blancs.

Tous les animaux ?

Oui.

Les pingouins aussi ?

Les pingouins aussi, et les phoques, les tortues et les poules, les chiens et les chats, les souris et les ours polaires.

Mais, en Antarctique, il n’y a pas d’ours polaires !

Bien sûr que si !

Qu’est-ce qu’on parie ?

On ne parie rien. C’est mon histoire. Et à l’époque, en Antarctique, il y avait des ours polaires et plein d’autres choses encore, toutes blanches, sans exception. Le jour était blanc et même la nuit était blanche. Comme il y avait tout le temps de la lumière, on n’était pas obligé de dormir. Les enfants d’Antarctique vivaient très heureux. Ils avaient tout le jour et toute la nuit pour jouer dans la rue, malgré le froid, emmitouflés dans des écharpes, des gants, des chaussettes de laine et des caleçons longs, d’un blanc impeccable. À l’époque, la boue aussi était blanche et elle ne salissait pas.

A quoi jouaient-ils ?

Ils jouaient à skier. À faire du patin à glace. À construire des igloos. Ils organisaient aussi des courses de traîneaux, tirés par des rennes. Ils faisaient des bonshommes de neige, leur mettaient un balai à la main et une carotte blanche pour faire le nez.

Et les ours polaires ?

Les ours polaires, qui à l’époque avaient vraiment le sens des affaires, ont ouvert une usine de dentifrice et ils ont fait fortune. Tout le monde utilisait ces dentifrices blancs, sans la moindre raie d’une autre couleur, qui laissaient les dents des enfants d’Antarctique parfaitement blanches, et brillantes comme des perles.

J’ai une meilleure idée.

Laquelle ?

Les ours polaires ont fait fortune en fabriquant de la peinture acrylique. Munis de pinceaux et de rouleaux, les enfants se sont mis à peindre l’Antarctique, de long en large, de haut en bas, en rouge, bleu, jaune, vert, orange, violet, argenté, doré, rose saumon…

Tu es en train de gâcher toute mon histoire ! Je t’ai dit que la seule couleur qui existait était le blanc.

Mais le blanc me fait peur.

Ce que tu es bête ! Il n’y a aucune raison d’avoir peur. Les autres couleurs vont bientôt arriver. Tu vas voir. Ne sois pas impatient. Arrête de m’interrompre. Un jour ou peut-être une nuit, parce qu’à l’époque il n’y avait pas de différence, une tempête se déchaîna, avec des éclairs blancs et des coups de tonnerre plus blancs encore. Les enfants d’Antarctique durent rester chez eux, à jouer à côté de la cheminée et à contempler le feu. Soudain, par la fenêtre, ils virent que la mer jetait sur la côte…

Un calmar !

J’allais dire un bateau à voiles.

Moi je te dis que c’était un calmar.

Tout, sauf un calmar.

Pourquoi ?

C’est l’animal le plus horrible qui existe.

Désolé, mais c’était bien un calmar.

Alors je me tais.

Je m’en fiche. Je sais ce qu’il s’est passé ensuite.

Que s’est-il passé ?

Quand la tempête s’est calmée, les enfants d’Antarctique se sont approchés de la plage pour examiner de près le calmar. Il ne bougeait pas. Comme ils ne savaient pas s’il était mort ou vivant, l’un d’eux, avec un bout de bâton, l’a touché ou, plus exactement, l’a crevé. Du calamar est sorti un jet d’encre indélébile, noire comme le charbon et la houille, noire comme les ailes d’un corbeau et la pupille d’un vautour, noire comme le soleil dévoré par un milliard de fourmis noires.

Quelle horreur !

Et ce n’est pas le pire. Le jet d’encre s’est répandu, teignant tout ce qui était autour de lui. La terre, l’eau et le ciel sont devenus noirs. Pour la première fois, il a fait nuit. Les plantes se sont recroquevillées. Les chiens et les chats, les phoques et les souris ont creusé un puits et se sont cachés. Les pingouins sont allés se laver les mains avant de manger et, en ouvrant le robinet, ils sont devenus tout noirs. Les ours polaires, qui étaient très coquets et qui voulaient continuer à être blancs à tout prix, se sont embarqués sur une flottille de navires et ont levé l’ancre, en route pour le Pôle Nord. Et grand bien leur en a pris ! En Antarctique, on ne voyait plus rien. Les parents ont obligé leurs enfants à aller au lit. Mais comme il faisait très noir, les enfants avaient peur. Très peur ! Le noir fait bien plus peur que le blanc et le rouge et le vert et toutes les autres couleurs réunies. Ils ne pouvaient pas dormir.

Dessin 1: Fresia Hocquet

Avec l’histoire que tu me racontes, Otto, nous non plus on ne va pas pouvoir dormir.

Ne t’inquiète pas. À la fin, tout s’arrange.

Mais ce n’est pas l’histoire que je voulais te raconter.

Ton histoire ne me plaît pas.

Alors au dodo !

Allez, encore un peu.

Tu m’as promis de dormir après cette histoire.

Mais tu n’as pas fini de me la raconter.

Parce que tu ne m’as pas laissé le faire.

Raconte-moi une histoire qui me plaise.

Ça suffit.

S’il te plaît.

À demain.

Pas tout de suite.

J’ai dit à demain.

Ne m’abandonne pas.

Rideau.

Non !

Vladimir se coucha sur le côté, tournant le dos à Otto, et se mit à ronfler. Ou plus exactement, il fit semblant de ronfler. Otto aussi fit semblant de dormir. Mais il ne fallait pas se faire trop d’illusions. Quelques minutes plus tard, il donnait des petites tapes sur les omoplates de Vladimir.

Qu’est-ce que tu veux encore ?

On ne peut pas changer de côté ? Si je dors contre le mur, j’ai peur que tu m’écrases, au milieu de la nuit, sans t’en rendre compte.

Vladimir ronchonna mais finit par accepter, sachant bien que s’il refusait Otto n’allait pas le laisser tranquille. À peine eût-il posé la tête sur l’oreiller, qu’Otto commença à gigoter comme s’il était couché sur une fourmilière.

Du calme !

C’est pire de dormir sur le bord. J’ai peur de tomber pendant que je dors et de me faire mal. Changeons encore une fois.

Non.

Ne sois pas vache.

Dors !

Mais je ne peux pas ! Je viens de me rappeler une histoire. Je suis sûr qu’elle va te plaire. Elle n’est pas très longue. Tu veux que je te la raconte ?

Je n’ai pas envie.

Si tu n’as pas envie, laisse-moi au moins me la raconter à voix haute. Sinon, je ne vais pas pouvoir dormir de toute la nuit.

Quelle plaie !

En fait, quand les ours polaires ont quitté l’Antarctique à bord d’une flottille de voiliers, à mi-chemin, alors qu’ils traversaient la Mer Jaune, un des navires a fait naufrage. Les autres bateaux ne se sont rendu compte de rien, et ont continué en direction du Pôle Nord, portés par leurs voiles blanches, très blanches, parfaitement blanches, gonflées par le vent. Seul un couple d’ours a réchappé au désastre, et ils ont gagné une plage à la nage.

Je t’ai dit que je n’avais pas envie !

— Comme ils avaient très faim, les ours sont partis chasser des phoques. Mais en humant l’air, ils se sont rendu compte qu’il n’y avait pas un seul phoque à des milliers de kilomètres à la ronde. Très déçus, ils se sont mis à marcher, sous un soleil de plomb, en quête de nourriture. Sans s’en apercevoir, ils ont commencé à à bronzer, au point de devenir des ours bruns. Puis ils sont arrivés dans un bois. Comme cet endroit leur a beaucoup plu, ils sont restés y vivre, et ont adopté un régime herbivore pour éviter des litiges avec les autres animaux

Traduction: Stéphanie Decantes

Dessin 2: Cleo Araya

06
May
11

Vendredi 6: Album systématique de l’enface, René Schérer & Guy Hocquenghem

ALBUM SISTEMATICO DE LA INFANCIA

René Schérer & Guy Hocquenghem

El rapto

El niño está hecho para ser raptado, nadie lo duda. Incitan a ello su pequeñez, su fragilidad, su hermosura. Nadie lo duda, comenzando por el mismo niño.

En lo más íntimo de los sueños de infancia, siempre centellea la idea fascinante del rapto. Princesa de leyenda, dama apostada en la ventana acechando al caballero errante, aguardando su liberación, paje montado sobre las ancas, presa de saltimbanquis o de un pájaro (« El niño raptado por un ave rapaz », cuento antiguo) ; en estas figuras lejanas se reconoce a la infancia, jugando a ser a la vez el caballero y el paje, la princesa y el pájaro. El niño es Maldoror y su víctima juvenil; el Rey de los Alisios y el pequeño cuerpo palpitante que el padre lleva consigo, a caballo, galopando. Niños en perpetua espera del flautista de Hamelin, embelesados por su poder demoníaco.

Los niños jugaban en los patios
El hechicero recorrió las calles
hizo sonar su flauta y rápido como un rayo
se llevó a cientos de criaturas[1].

Siempre, acompañando al niño y al adulto, en estado potencial o como deseo entrañable, la idea de rapto hace tambalear la seguridad cotidiana y se desliza en la tibieza del hogar. Puede convertirse en algo terrible, evocar la sombra de Gilles de Rais o de esos “comprachicos” de la Inglaterra de los Estuardo, a quienes Victor Hugo consagró páginas admirables en El hombre que ríe. Idea temible y atractiva, de doble filo, incompartible. Ya que el rapto es, para el niño, tan temido como deseado. Es deseado por el mismo temor que lo inspira, por el desgarramiento que introduce en la rutina, por la irrupción del extranjero, de un mundo extranjero.

¿Pero por qué el rapto y no el vagabundeo, la fuga, la partida, en apariencia más acordes a la infancia, a su ligera libertad? ¿Por qué el rapto que oscurece y tiñe de angustia lo que en la fuga aparece como promesa de evasión? Nuestra época es indulgente con la fuga, cuyos caminos de vuelta conoce y prepara, pero no perdona el rapto y su irremediable violencia. Y es en esta violencia, por el contrario, donde se nos revela toda su capacidad de seducción.

Examinemos este problema con mayor detenimiento. Entre el rapto y la partida, el vagabundeo, la fuga, el viaje, hay un parentesco evidente. Así como no hay rapto estático, sin cambio de lugar, tampoco hay fuga que no se exponga a un rapto posible, ni de viaje digno de este nombre que no se inscriba bajo el signo de un rapto.

Una de las novelas más bellas de Stevenson se intitula Kidnapped, raptado, robado, arrobado. Ya que, para hacer el gran viaje a las montañas de Escocia en compañía del nervioso y lunático Alan, al joven David Balfour le hace falta este primer desgarramiento que lo obliga a partir y le evita la retahíla de legitimaciones y lamentaciones. El pequeño Remi de Sin familia se va con Vitalis, arrendado (o lo que es lo mismo: arrobado). En El alumno de Henry James, el joven Morgan le suplica a su preceptor que lo rapte: “Tendríamos que irnos e instalarnos no sé donde… Si usted me raptara, me iría como una flecha”. Como una flecha: el rapto es rápido y preciso, en medio de la viscosidad de los compromisos familiares y la lentitud que originan. Está más allá y más acá. En todo caso, al margen de esta red de consentimientos a medias y de reticencias que son el pan cotidiano del hijo de familia y de las cuales no puede escaparse, ni siquiera con la fuga solitaria. Por otro lado, la primera etapa de la fuga, el acontecimiento que la vuelve irreversible y que convierte el impulso en afirmación de sí mismo, siempre es preparada o sancionada por una forma de rapto. Michel, el joven fugitivo de Reincidencia de Tony Duvert, sabe calladamente, al entrar a la cabaña del guarda forestal, que está yendo al encuentro de una violación consentida. De manera más santurrona, a Raoul, el héroe de El colegial de Madame Guizot, no se le habría ocurrido nunca escaparse, si el ejemplo de Victor no lo hubiera guiado, si no hubiera estado convencido de que lo encontraría en su camino. Incluso cuando el rapto no es inaugural, siempre precede a los encuentros insólitos, escandalosos ante los ojos de la familia y de quienes están enclaustrados en ella. De este modo, el rapto esclarece el vagabundeo y no lo contrario. J. J. Rousseau, quien se toma en serio el paseo solitario, —“viajar por viajar, es errar y ser vagabundo”— termina en lo de Madame de Warens, la bella raptora y devoradora de jóvenes. El rapto impide que la fuga sea una fuga para nada. E inversamente, la fuga solitaria, entre niños o por sí misma, no es más que un rapto fallido. Así, señala su fracaso y vuelve pronto al punto de partida, al hogar.

Por esta misma razón, la fuga, que es provocada por el encierro de la infancia en nuestras sociedades, es aceptada y perdonada con mayor facilidad. E incluso se camufla con el equívoco, que regocija a las conciencias biempensantes, de una madurez precoz. Consuela a la imaginación con la ficción de un niño que ya es dueño de sí mismo y de sus aventuras, de un niño que goza de perfecta salud, a quien sólo no se le ha prestado demasiada atención. De hecho, las cosas nunca ocurren de este modo, si es cierto que la tentación de la fuga está originada en la de un rapto primordial: la tentación de un exterior de la familia, de la infinita riqueza de un mundo social y animal y de cosas, por donde vagabundear. El seductor siempre está ahí, da lo mismo que llegue, esté presente en carne y hueso o se lo atisbe a lo lejos.  El niño necesita este genio maligno para tener la certeza de su existencia, incluso está dispuesto a someterse a la prueba del Ogro devorador, con tal de que lo libere del envolvente pensamiento familiar, del lento camino pedagógico que se le prepara para tener derecho a existir. Solo la rápida e instantánea captura, el corte transversal en el tejido compacto que lo encierra, produce a la vez el desgarramiento y la liberación. Encuentro revelador de dos obsesiones, cuyo choque expulsa de su caparazón al pequeño inocente bien mimado.

Ahí está el escándalo, el peligro. Ahí está, para el niño, el temor acoplado a una deliciosa espera.

El único temor sin contrapartida, parece ser, es el de los padres que lo pierden, a quienes el niño es arrebatado. Se dice que no hay crimen más odioso,universalmente más repudiado, unánimemente más condenado, que el rapto de niños. Incluso mucho más que el mismo asesinato.

Pero justamente esta puja es esencial. Nos indica donde hay que buscar la aplastante fuerza del rapto, donde está el origen de su amenaza.


[1] Achim von Arnim, Des Knaben Wunderhorn, Berlin, 1805 (El cuerno encantado —la cornicopia— del niño).

Traduction: Diego Vecchio

Boca de sapo N°9 : http://www.bocadesapo.com.ar/prensa/BDS-N9.html




Autor/Auteur

DIEGO VECCHIO, Buenos Aires, 1969. Reside en Paris desde 1992.

Publicó "Historia calamitatum" (Buenos Aires, Paradiso, 2000), "Egocidio: Macedonio Fernández y la liquidación del yo" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2003), "Microbios" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2006) y "Osos" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2010).

Contacto: dievecchio@gmail.com

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