Archivo de noviembre 2013

29
Nov
13

29 décembre: Eros militant

Programme Colloque Soukaz

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25
Nov
13

Lundi 25 novembre: L’ivre d’ailleurs

OURS

Diego Vecchio

Traduit de l’espagnol (Argentine) par Stéphanie Decantes

L’Arbre Vengeur (Collection Forêt invisible)

Panique à Buenos-Aires ! Depuis quelques temps, les enfants ne parviennent plus à s’endormir, plongeant leurs parents dans un épuisement profond. Des pères et des mères hagards cherchent une solution, mais rien n’y fait : obstinément, nuit après nuit, les petiots empêchent leurs géniteurs de fermer l’oeil. Jusqu’au jour où Estrella Gutierrez, une de ces mères épuisées, apprend qu’un magasin de jouets de la ville vend le remède miracle : un ours en peluche baptisé Doux Dodo qui réconcilie les enfants avec le sommeil. Seul problème : dès qu’une livraison est effectuée, le magasin est pris d’assaut et quelques minutes plus tard, tous les ours ont disparu. 

Tous sauf un, qu’Estrella trouve au fond d’un panier abandonné dans un recoin du magasin et qui lui rend espoir. Ce qu’elle ignore, c’est que ce Doux Dodo est en réalité un ours plein de malice envoyé par Croque-Dodo, un ogre à qui on a retiré le droit de manger les enfants et qui n’a trouvé d’autre vengeance que de les priver de leur sommeil.

S’il s’agit bien d’un conte – et d’un livre sur le pouvoir du conte-, Ours est une histoire pour adultes ayant gardé leur âme d’enfant ! On y rencontre des animaux qui parlent : certains sont bienfaisants, d’autres carrément féroces ; on se heurte à des ogres en mal de repas ; on y croise un certain Casimir (oui, oui : celui de l’île aux enfants !) mais aussi le Prince des Crapauds, sans oublier Esmeralda la grenouille, célèbre animatrice d’émissions pour enfants qui fait passer des messages écologiques avant d’inciter les petits à dormir en leur lançant sa phrase célèbre : «Mes petits têtards, il est bien tard !»... le tout dans une narration débridée bien éloignée de l’univers des Bisounours

Nul doute que l’auteur se soit inspiré de la capacité des enfants à inventer des histoires farfelues, où réel et imaginaire s’entrecroisent en permanence, pour construire son récit. Le lecteur, quant à lui, est ballotté de haut en bas, des maisons de Buenos-Aires où les enfants ne dorment pas au Monde de Tout ce qui se Trimballe dans les Tuyauteries, là où vivent le Croque-Dodo et son «armée» maléfique. Imprévisible et détonnant, drôle et intelligent, Ours m’a fait passer un agréable moment, me demandant parfois si ce livre, que j’ai trouvé au rayon «adultes», n’aurait pas dû se trouver au rayon «enfants» pour, quelques lignes plus tard, frissonner et me dire que, tout bien réfléchi, il n’était pas à mettre entre toutes les mains ! Chacun appréciera en fonction de sa capacité à se laisser porter, voire emporter ; en fonction aussi de son rapport au réel et à l’imaginaire. Moi qui adore raconter des histoires, me voilà bien heureuse d’en avoir trouvé une à ma mesure !!!

http://livredailleurs.blogspot.be/2013/11/ours.html

18
Nov
13

Lundi 16: Le Terrier d’Astérion

Ours

Diego Vecchio

L’Arbre Vengeur

«Une foule compacte lui barrait le passage, composée de parents sur les visages desquels on pouvait reconnaître, d’un simple coup d’œil, les stigmates du manque de sommeil que, depuis quelques mois, Estrella Gutiérrez avait pris l’habitude de reconnaître sur son propre visage chaque fois qu’elle se regardait dans une glace: teint blafard, traits tirés paupière gonflées, yeux injectés de sang
Non, ce n’est pas un roman de zombie… quoique, ces parents en manque de sommeil seraient prêt à tout pour trouver une solution à ce mal qui les ronge: l’insomnie de leur progéniture. Si vous avez déjà entendu ces phrases «Maman/ papa, j’ai soif, j’ai chaud, j’arrive pas à dormir, je dois faire pipi, il y a un monstre sous mon lit, raconte-moi encore une histoire…» jusque tard, tard, si tard que vous luttez pour que vos paupières ne se ferment pas telles les portes d’un coffre-fort suisse, alors ce livre est fait pour vous.
Estrella Gutiérez fait partie de ces parents, épuisée par les insomnies répétées de son fils Vladimir. Ses ressources de «maternaline» sont à plat. Elle entre un jour dans un magasin de jouets et le vendeur l’informe de l’existence d’un jouet révolutionnaire: un ours en peluche «Gros Dodo». 95% des parents qui l’ont essayé en sont plus que satisfait. Ni une ni deux elle se dirige vers le rayon concerné mais découvre avec désespoir que des hordes de parents zombifiés se tiennent devant des rayonnages vides. Rupture de stock. En proie aux idées les plus noires, Estrella erre parmi les rayons et trouve un petit bac d’objets qu’elle pense soldés. Au fond de celui-ci, un ours Gros Dodo. Elle jette un coup d’œil aux alentours et se dirige à toute vitesse vers les caisses. Mais la vendeuse lui explique que le bac fouillé contenait des jouets défectueux, bons pour la poubelle, elle ne peut donc lui vendre cet ours. Qu’à cela ne tienne, Estrella s’éloigne des caisses et fourre l’ours dans son sac avant de s’enfuir.
  Le soir même, la tornade enfantine rentre de l’école, dévaste tout sur son passage et refuse de s’endormir. Estrella donne alors l’ours Otto à Vladimir. Quelques minutes plus tard, n’entendant plus un bruit, elle s’endort un sourire béat au lèvres. Sauf que… Vladimir est lui, bien loin de s’endormir!
Auteur d’un premier recueil de courtes fictions originales et farfelues, aux éditions de l’Arbre Vengeur, «Microbes», Diego Vecchio, jeune auteur argentin talentueux revient avec ce roman à l’imaginaire tout aussi foisonnant. Faisant fi des normes et des genres, les histoires se brouillent dans ce roman, les frontières aussi, l’imaginaire investissant le réel et le lecteur «adulte» retrouve son âme d’enfant! Avec humour et beaucoup de talent il nous emmène dans un monde où le Croque-Dodo règne en maître, tyran ogresque martyrisant créatures de contes et enfants! Ne résistez pas à cet étrange petit roman!
Aurélie Janssens
02
Nov
13

2 novembre: la noosfère oursine

Tous les parents du monde savent qu’il n’existe pas de recette miracle pour faire dormir un enfant en bas âge. Aussi, quand Estrella Gutiérrez découvre dans une boutique de Buenos Aires une marque d’ours en peluche, Doux Dodo, qui garantit visiblement un endormissement inévitable et très rapide, se jette-t-elle sur l’occasion. Même le fait que le prénom de l’ourson, Otto, ne fasse pas partie de la gamme de Doux Dodo ne l’inquiète pas. Elle le rapporte donc chez elle et le présente à Vladimir, son fils. Le principe de cette famille d’ours est simple : transposer les peurs enfantines sur le jouet, de façon à ce que l’enfant, plutôt que de ressasser son inquiétude et d’en oublier de s’endormir, s’occupe de son compagnon pour le rassurer et, ce faisant, se tranquillise lui-même. Sauf qu’Otto n’est pas un ours Doux Dodo, et ne va ainsi pas laisser Vladimir dormir : il va le maintenir éveillé, et lui raconter des histoires tantôt horribles, tantôt drolatiques, avec des animaux étonnants, telle cette grenouille, Esméralda, qui prône l’écologie et possède sa propre émission de télévision…

     De l’aveu de l’auteur, l’idée de ce roman lui est venue du terme « oso » (ours, en espagnol), palindrome qui peut également être tourné à 180° tout en restant identique. Partant de là, il avait envie de raconter une histoire universelle, aussi s’est-il tout naturellement tourné vers les ours en peluche, figure mondialement connue. Son imagination féconde a fait le reste ; en effet, après une première scène ubuesque dans un magasin de jouets, ce récit plonge dans le monde des contes. Mais attention ! pas un conte où l’on croiserait des fées ou des princes charmants, mais bien un conte moderne, urbain, qui se déroule en partie dans les égouts mais où l’on convoque l’écologie, où l’on frémit autant que l’on rit. Vecchio réussit ainsi l’amalgame entre le côté cru des décors (les toilettes, les égouts) et une certaine féerie (la rencontre avec Esméralda) : pour peu que l’on ait conservé une part d’enfance, il nous emmène dans une fable fort réjouissante, où l’on ne sait jamais dans quelle direction il a prévu d’aller, ni s’il réussira à retomber sur ses pieds. Peu importe, le plaisir simple de se laisser emporter dans une aventure picaresque a ses vertus ; on pourra bien sûr imaginer qu’il a truffé son livre de quelques références à la société argentine, et plus spécialement à sa capitale (la mafia, l’importance de la télévision), mais, en tout état de cause, le premier degré fonctionne très bien, avec ses personnages hauts en couleurs. À tel point qu’on a parfois l’impression de se retrouver dans un dessin animé.
     Avec Ours, auquel fait écho de manière appropriée la couverture joliment illustrée par Alban Caumont, Diego Vecchio nous propose donc une histoire réjouissante et rafraîchissante, puisant aux peurs et aux émerveillements enfantins, ce qui lui confère son universalité, qui parlera à tous ceux qui ont eu un compagnon en peluche dans leur enfance (voire encore à l’âge adulte pour certains), et qui fera regretter à tous les autres de ne pas en avoir eu.

Bruno PARA

http://www.noosfere.com/Icarus/Livres/niourf.asp?numlivre=2146586745

 




Autor/Auteur

DIEGO VECCHIO, Buenos Aires, 1969. Reside en Paris desde 1992.

Publicó "Historia calamitatum" (Buenos Aires, Paradiso, 2000), "Egocidio: Macedonio Fernández y la liquidación del yo" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2003), "Microbios" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2006) y "Osos" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2010).

Contacto: dievecchio@gmail.com

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