Archivo de diciembre 2011

30
Dic
11

The 30th of december: Imitation of life (1959) by Douglas Sirk

29
Dic
11

29 de diciembre: Villa Médicis 2

28
Dic
11

28 de diciembre: Villa Médicis I

15
Dic
11

15 de diciembre: Mi vida después, Lola Arias, Théâtre de la Ville

http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-mividadespueslolaarias-365

10
Dic
11

10 décembre: Marseille

05
Dic
11

5 décembre: rencontre à l’IUT Michel de Montaigne, avec David Vincent

Depuis huit ans l’association Lettres d’échanges organise des rencontres avec des auteurs étrangers à l’occasion de la manifestation Lettres du Monde. Cette année l’Argentine est à l’honneur. Ainsi, la littérature sud américaine a franchi les portes de l’IUT Michel de Montaigne grâce à la venue de Diego Vecchio.

Diego Vecchio est né à Buenos Aires en 1969. Il y fait des études de psychanalyse qu’il poursuit en France dès l’âge de 23 ans en choisissant d’approfondir sa connaissance de l’école lacanienne. Il finit par y étudier la littérature, qu’il enseigne aujourd’hui. Pour lui, celle-ci n’est pas si éloignée de la psychanalyse qu’il perçoit même comme une branche de la littérature. Il écrit son premier roman en 2000 au moment de la crise en Argentine, Historia Calamitatum. C’est une œuvre épistolaire, genre peu pratiqué dans les littératures de langue espagnole. Il s’inspire pour cela des grands romans épistolaires français du XVIIIe siècle comme les Liaisons dangereuses en ajoutant un grain de folie. Par cette œuvre, Diego Vecchio voulait renouer avec sa langue maternelle qui, selon ses mots, était devenue une « langue morte » à ses yeux à une époque où il avait cessé de la parler régulièrement.

Après avoir soutenu une thèse sur l’œuvre du mentor de Jorge Luis Borges, Macedonio Fernández, en 2001 il continue à écrire en espagnol. Il retrouve un rapport fort à sa langue grâce au jeu qu’il mène avec les difficultés de celle-ci. Il s’amuse à créer, étudie les sonorités et les jeux d’écritures. Osos, sa dernière œuvre, en est un exemple fort.

La maison d’édition L’Arbre Vengeur nous offre la seule œuvre traduite de Diego Vecchio à ce jour. Microbios paraît en langue originale en 2006 et en français en 2010. Le recueil est composé de neuf nouvelles chacune centrée sur un personnage confronté à la maladie. La littérature argentine de Jorge Luis Borges, le « modèle gênant », lui impose la forme de la nouvelle. Cependant il s’en démarque, même s’il nous dit : « en tant qu’Argentin, il faut négocier avec Borges pour pouvoir écrire ». Ainsi, il traite le corps qui est un thème absent dans l’œuvre de Borges. Il trouve par ailleurs plus intéressant de s’intéresser aux maladies du corps qu’à celles de l’esprit. Pour Diego Vecchio, l’écriture ne peut pas être envisagée comme quelque chose de rationnel. L’écriture est une sorte de symptôme, elle s’impose à lui. Il ne réfléchit pas aux thèmes et à la forme quand il écrit. Il nous confie que les sujets tombent sur lui, « arrivent comme des rêves » et il s’agit de les laisser faire irruption. On peut comparer l’auteur à l’étudiant Roderick Glover soignant ses migraines grâce à la traduction dans la nouvelle « l’Homme aux fourmis dévisseuses ». Diego Vecchio nous dit : « Je me suis rendu compte, à la fin, que j’avais écrit sur la littérature et la maladie ».

Le dictionnaire Larousse lui a permis de trouver des termes médicaux aux sonorités mélodieuses et esthétiques. Ce détournement du dictionnaire est aussi un moyen de cultiver l’ambiguïté, dans cette littérature irréaliste pleine de réalisme. Ce jeu traduit de nouveau l’importance du lien avec sa langue natale. Ce travail fut si intense, la description des symptômes si poussée qu’il nous confie être devenu un peu hypocondriaque à l’époque. Ainsi Diego Vecchio  réintroduit le corps de l’écrivain qui a tendance à être refoulé en faveur de l’esprit.

De plus, l’humour est omniprésent dans le recueil Microbes. Il est d’abord un moyen de dédramatiser les sujets horribles traités au fil des nouvelles, de « supporter la maladie et de rendre les choses légères ». Diego Vecchio avoue aimer rire lui-même et pense donc à ses lecteurs lorsqu’il introduit l’humour dans son récit. Pour lui, il est une arme redoutable et permet l’introduction de l’élément critique et l’ironie. C’est aussi une manière de se différencier de Borges.

David Vincent et les autres éditeurs de l’Arbre Vengeur ont été séduits par cette littérature, hors de tout moule, qui déstabilise son lecteur tout en échappant à son auteur.  C’est pourquoi David Vincent a choisi, avec son associé, d’éditer Microbes en français en 2010. L’œuvre s’insère dans le projet éditorial de l’Arbre Vengeur. Fondée il y a dix ans, cette maison d’édition éprouve un grand intérêt pour le thème de la maladie ou de la folie car ses acteurs perçoivent la littérature comme une obsession. David Vincent éclaire cette vision en déclarant : « L’écriture est une maladie très sévère » et « chaque nouvelle [de Microbes] est comme écrite pour notre catalogue ».

L’œuvre est traduite par Denis Amutio. La maquette de l’édition française s’intègre bien dans la ligne graphique de l’Arbre vengeur.

Voici la couverture réalisée par Alain Verdier. L’œuvre elle-même devait s’y refléter tout en s’intégrant dans l’esprit de la collection. Les éditeurs ont donc fait appel à un artiste bordelais lui-même malade. Le choix n’est donc pas anodin, l’illustrateur s’est retrouvé dans l’œuvre par cette douleur que peut être la création. On retrouve à la fois la marque de la maison d’édition, qui est le cercle, et une des thématiques de l’œuvre : le microbe (ce n’est qu’en observant l’œuvre de près, comme au microscope, que le motif se révèle, à l’instar des microbes).

Diego Vecchio n’a pas réellement participé à cette édition française. Il a pu se faire connaître du traducteur mais celui-ci ne l’a pas consulté car solitaire dans son travail. Pour l’auteur, le plus important est  que Denis Amutio ait  perçu « le rythme qui existe en espagnol et l’ait traduit français ». Pour l’éditeur, la traduction est un sujet sensible (les directeurs de collections de l’Arbre vengeur sont eux-mêmes des traducteurs).

L’auteur est plutôt content du résultat final. Un seul mot l’a fait tiquer, un petit mot qui a une grande importance. Il est écrit sur la quatrième de couverture : « fantastique ». C’est ainsi que l’œuvre est qualifiée. Diego Vecchio veut se détacher de cette étiquette trop souvent attribuée aux auteurs argentins. C’est David Vincent qui a écrit cette quatrième de couverture. Il explique que ce choix est commercial. Cette partie du livre servant d’accroche, elle est censée capter le lecteur qui selon lui est attiré et à la recherche de telles étiquettes. Diego Vecchio est attentif à cet argument. Les deux hommes s’accordent à dire que leur collaboration est une  réussite.

Osos sera bientôt traduit ; un ouvrage porté par le thème de l’ours, et plus précisément de l’ours en peluche, qui n’existe pas tellement en Argentine. Diego Vecchio y aborde cette sorte de « religion ursine » surreprésentée en Europe.  La traduction par la même maison d’édition était envisagée en cette fin de conférence tout à fait passionnée et passionnante.

Affaire à suivre…

A.S. Bib.-Méd.

http://littexpress.over-blog.net/article-rencontre-avec-diego-vecchio-et-david-vincent-l-arbre-vengeur-88318422.html

03
Dic
11

3 décembre: un billet pour Microbes

L’auteur

Né en 1969 à Buenos Aires, Diego Vecchio réside en France depuis 1992. Il est l’auteur de deux romans,: Historia Calamitatum; publié en 2001, et Osos, 2010 ainsi que d’un essai, Macedonio Fernández y la liquidacion del yo paru en 2003. En 2006, la maison d’édition Beatriz Viterbo publie son recueil de nouvelles Microbios, seule œuvre de l’auteur traduite en Français, et publiée aux éditions de l’Arbre Vengeur en 2010. Diego Vecchio fut fortement influencé dans son écriture par l’auteur argentin Macedonio Fernàndez, auteur qui fut l’objet de sa thèse en 2001.

L’éditeur 

L’Arbre Vengeur est une maison d’édition créée en 2002 par un libraire et un graphiste, David Vincent et Nicolas Étienne. Elle avait pour but initial de rééditer des romans qui n’avaient pas eu le succès qu’ils méritaient à leur première publication. Elle se veut insolente et anticonformiste, choisissant avec soin les livres et manuscrits qu’elle publie afin qu’ils soient en accord avec sa politique éditoriale originale. Elle a également un attachement particulier pour les auteurs italiens et hispaniques, du fait de la collaboration de ses fondateurs avec Lise Chapuis (traductrice de l’italien), Robert Amutio et Denis Amutio (traducteurs de l’espagnol) qui nous font partager leurs découvertes littéraires dans ces deux langues. Microbes, recueil hors du commun d’un auteur argentin, a donc toute sa place dans le catalogue. de LArbre vengeur.

Le recueil

Microbes est un recueil composé de neuf nouvelles relativement courtes puisqu’elles varient de 14 pages pour la plus courte à 25 pour la plus longue (le livre étant de petit format) :

– « La dame aux quintes »,
– « L’homme au tabac »,
– « La fille à la peau sur les os »,
– « Les dames aux peaux de phoque »,
– « L’homme à la cervelle »,
– « L’homme aux fourmis dévisseuses »,
– « La dame aux fleurs »,
– « L’homme au dernier livre »,
– « L’homme au bordel ».

L’histoire de chaque nouvelle se déroule dans une partie du monde différente. Ce sont des fictions humoristiques basées sur des cas cliniques ou maladies improbables. Cependant, cet ouvrage n’est certainement pas à prendre au premier degré, ni en ce qui concerne les maladies, ni à propos de la situation spatio-temporelle puisque l’auteur n’a aucunement fait d’études de médecine ni n’a voyagé dans les différents pays évoqués dans ses nouvelles. Ce recueil a pour thème principal la maladie et l’hypocondrie (dont l’auteur dit souffrir). Il en est question dans chaque nouvelle. Cependant, ces sujets évoqués habituellement avec gravité sont ici présentés sous forme humoristique et donc avec une certaine légèreté.

Cet ouvrage pourrait ressembler à un livre de médecine :

« Les mains sont des membres qui, étant en contact permanent avec le monde, peuvent transmettre une infinité de maladies, entres autres, la fièvre typhoïde, le choléra et la méningite cérébro-spinale épidermique. » (page 22).

Il n’en est rien.

Cet ouvrage pourrait ressembler à un livre de conseils pour jeunes mamans :

« Il est indispensable de leur inculquer le respect des horaires, dès le début, sans les brusquer, et en sachant mettre à profit ces instants privilégiés du rituel du coucher. » (page 11).

Il n’en est rien.

Cet ouvrage pourrait avoir pour but de prévenir les lecteurs sur les causes de maladies éventuelles :

« La nicotine provoque une forte accoutumance. Il est parfois difficile d’arrêter de fumer. N’hésitez pas à vous faire aider par un spécialiste. Buvez beaucoup, surtout de l’eau. Buvez du thé et des jus de fruits, limitez votre consommation d’alcool, qui peuvent accroître votre envie de fumer. […] » (page 40).

Il n’est pas cela non plus. Microbes est un recueil de nouvelles qui, s’il contient des passages explicatifs, n’est ni plus ni moins qu’une œuvre fictionnelle au style original.

Le livre et l’écriture sont des thématiques également très présentes dans l’œuvre puisque huit nouvelles sur neuf concernent des écrivains, auteurs de romans, d’articles, de livres spécialisés, ou encore à la recherche de la phrase parfaite. La seule nouvelle dans laquelle le livre (ou l’idée d’écriture) est absent est « L’homme au bordel » pour une raison purement logique, puisqu’elle suit directement la nouvelle intitulée « L’homme au dernier livre ». Chaque nouvelle évoque l’écriture sous différents aspects, écriture qui souvent se trouve difficile à réaliser pour de douloureuses raisons.

La principale particularité de ce recueil est l’humour présent au cœur même de toutes les nouvelles de façon sous-jacente. Cet humour est à identifier rapidement ici pour éviter de considérer Diego Vecchio comme un être cynique sans une once de sentiment ni de compassion. L’humour est apporté par les situations pour le moins originales mais aussi et surtout par le style particulier d’écriture de Diego Vecchio.

Le côté fantasque de chaque récit est la deuxième particularité de ce recueil de nouvelles. Chaque histoire possède une ou plusieurs caractéristiques la détachant d’un possible réel, ou du moins d’un réel commun. On trouvera par exemple un enfant qui rétrécit jusqu’à disparaître, un homme devisant avec un médecin de l’Antiquité et lui cédant des parties de son corps, ou bien encore une femme guérissant des enfants par le biais de ses livres de contes.

Microbes, unique œuvre de Diego Vecchio publiée en France, est donc incontournable par son originalité et le plaisir qu’elle apporte lors de sa lecture. La capacité de l’auteur à dédramatiser la maladie grâce à l’humour nous guérit presque à travers ce recueil.

À lire au fond de son lit ou en bonne santé !

Sarah Chamard, 1ère année édition-librairie.

http://littexpress.over-blog.net/article-diego-vecchio-microbes-88315300.html

02
Dic
11

2 de diciembre: detesto los viajes

Vivir en París, pero en constante comunicación con la Argentina, ha hecho que Diego Vecchio cruce el océano no menos de treinta veces. El escritor detesta volar, pero dice: «El beneficio secundario de los viajes es que me ayudan a escribir novelas. En este caso, la ayuda fue una expedición etnográfica al país de los hopis.»

Además del vuelo, para que emergiera la trama de su próximo libro hizo falta un viaje de nueve mil kilómetros por tierra: de París a Tucson y luego, al Gran Cañón del Colorado. Durante esa travesía, Vecchio entró en contacto con los hopis, un antiguo grupo aborigen de Estados Unidos. «Visité Walpi, un pueblo situado en la cima de una meseta, con una vista sublime del paisaje. Quise sacar una foto sin saber que estaba prohibido. Los hopis son extremadamente reservados y rechazan toda forma de representación, como las fotografías, los bocetos, los dibujos y hasta los apuntes. Una autoridad de la tribu me obligó a borrar la foto y me invitó a retirarme de la reserva.»

Poco después, cayó en manos de Vecchio un libro titulado El ritual de la serpiente . Es una conferencia que el historiador del arte Aby Warbug dictó en 1923, en la clínica psiquiátrica de Bellevue, Suiza, donde se encontraba internado: «Ante un público de médicos y de insignes enfermos nerviosos, como Bertha Pappenheim,la célebre Ana O. de Freud, Warburg se refirió a un viaje que había hecho en 1895 al norte de Arizona. Precisamente, al país de los hopis, donde estudió sus rituales. Durante esa conferencia, Warburg proyectó unas fotografías que él mismo había podido sacar, en una época en que los hopis desconocían el poder indiscreto de las imágenes. Entre ellas, había una que era muy parecida, por no decir idéntica, a aquella foto que yo había intentado sacar sin éxito».

Nunca se sabe muy bien de dónde vienen los libros, pero Vecchio cree que ese descubrimiento fue el detonador de la novela que está a punto de terminar: una imagen percibida, inmediatamente borrada y luego recuperada en un libro del siglo pasado

http://www.lanacion.com.ar/1429012-viajar-ayuda-a-escribir-dice-diego-vecchio




Autor/Auteur

DIEGO VECCHIO, Buenos Aires, 1969. Reside en Paris desde 1992.

Publicó "Historia calamitatum" (Buenos Aires, Paradiso, 2000), "Egocidio: Macedonio Fernández y la liquidación del yo" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2003), "Microbios" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2006) y "Osos" (Rosario, Beatriz Viterbo, 2010).

Contacto: dievecchio@gmail.com

diciembre 2011
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